Le mode de rémunération optimal pour un restaurateur dépend de nombreux facteurs, notamment la structure de l’entreprise, la taille de l’établissement, le modèle commercial, les objectifs financiers, personnels et commerciaux, ainsi que les préférences individuelles du restaurateur. Il n’y a pas de réponse unique, car ce qui fonctionne pour un restaurateur peut ne pas convenir à un autre, c’est pour cela que faire appel à un expert-comptable est important.
Cependant, Compta Resto vous dévoile quelques modes de rémunération courants pour les restaurateurs, avec leurs avantages et leurs inconvénients :
Rémunération de gérance
La rémunération d’un gérant (SARL) est déterminée lors de l’assemblée générale des associés. Les formalités de versement de cette rémunération diffèrent selon le type de gérance : gérant majoritaire (la gérance détient plus de 50 % du capital) ou gérant minoritaire (la gérance détient 50 % du capital ou moins). C’est un point déterminant dans la gestion de votre activité. Le gérant majoritaire, de par son statut de travailleur non salarié (TNS), peut se verser une rémunération sans formalisme particulier et les charges afférentes à votre rémunération seront environ de :
- Jusqu’à 44 000 € (1 PASS) => 50 %
- De 44 000 à 176 000 € (1 à 4 PASS) => 30 %
- Au-delà de 176 000 € (5 PASS) => 21 %
A contrario, le gérant minoritaire, ayant le statut de salarié, doit établir un bulletin de paye chaque mois pour chacune de ses rémunérations.
- Avantages pour les TNS : Pas de formalisme, coût assez avantageux
- Inconvénients pour les TNS : La rémunération de gérance donne lieu à versement de cotisations sociales auprès de la sécurité sociale des indépendants (SSI). L’affiliation à cette caisse peut être longue pour un créateur d’entreprise (1 an voire même plus). De ce fait, il se peut qu’il ne paie pas de cotisations sociales pendant plusieurs mois et qu’un gros versement lui soit demandé d’un seul coup après immatriculation. Il ne faut surtout pas négliger ce futur décaissement de trésorerie souvent douloureux pour les jeunes entreprises n’ayant pas anticipé en provisionnant la somme nécessaire.
Salaire
Avec l’aval de l’assemblée générale des associés, un propriétaire d’un restaurant peut se verser un salaire en tant que gérant minoritaire ou président. Le montant de ce salaire peut varier en fonction du rôle que vous jouez dans l’entreprise, de votre expérience, du niveau de responsabilité et de la capacité financière de votre restaurant. Si nous prenons l’exemple d’un dirigeant de SAS assimilé salarié, les cotisations sociales représentent entre 75 % et 80 % du salaire net
- Avantage : avoir un salaire régulier, bénéficier d’une bonne couverture sociale (maladie/maternité, retraite de base et retraite complémentaire, assurance contre les accidents du travail, prévoyance).
- Inconvénients : charges sociales très importantes
Distribution de dividendes
Vous pouvez également choisir de vous rémunérer en distribuant une partie des bénéfices réalisés par l’entreprise.
Le régime d’imposition des dividendes est commun à la SARL et la SAS : une flat tax de 30 % (17,2 % de prélèvements sociaux et 12,8 % d’impôts). Pour un gérant majoritaire de SARL, cela vaut dans une certaine limite : lorsque les dividendes versés dépassent 10 % du capital social et du compte courant d’associé moyen de l’exercice, la part excédentaire est soumise à cotisations sociales, soit un taux de prélèvement d’environ 42 % (cf. le paragraphe sur la rémunération de gérance). Un gérant majoritaire qui constitue sa SARL avec un capital social faible de 1.000 euros va donc payer des charges sociales dès lors que les dividendes versés vont au-delà de 100 euros. Un gérant majoritaire qui souhaite se verser des dividendes a donc tout intérêt à avoir un capital social important s’il souhaite limiter les cotisations sociales. La subtilité ne s’arrête pas là. En SARL, les cotisations sociales sur dividendes peuvent être prises en charge par la société, et sont donc déductibles de l’impôt sur les sociétés.
- Avantage : coût très avantageux
- Inconvénients : pas de couverture sociale
Il est important de noter que la rémunération du restaurateur n’est pas obligatoire. Les premiers mois, où la trésorerie peut être délicate, ou pendant une période critique, le dirigeant peut décider de ne pas se verser de salaire, en attendant que le restaurant ait des finances plus stables.
Il est également crucial de consulter un expert-comptable pour vous conseiller au mieux car aucune situation n’est identique. Le choix du mode optimal de rémunération se fera sur des critères précis en ce basant sur la santé financière de votre restaurant, vos perspectives, votre mode de vie personnel. Compta Resto peut vous aider à naviguer entre les subtilités fiscales et sociales et à faire le bon choix !