Comment choisir le bon statut juridique pour ouvrir son restaurant: entrepreneur smart-casual tenant une maquette de restaurant moderne et une mini balance de justice, intérieur de bistrot contemporain flou, focus sur les mains.

Comment choisir le bon statut juridique pour ouvrir son restaurant : voici la méthode claire pour décider en 2025. Vous hésitez entre EI, EURL, SARL, SASU ou SAS ? En restauration, le bon choix dépend de vos objectifs (seul ou avec associés), de votre budget, du niveau de risque, de votre besoin de protection sociale et de vos perspectives de croissance. Ci-dessous, un guide pratique, des exemples concrets et un comparatif pour trancher sans erreur.

En bref

  • Définissez votre projet: seul ou avec associés, montant d’investissement, besoin de financements, niveau de risque.
  • Choisissez le couple fiscalité + social: micro/IR, réel/IR ou IS; TNS vs assimilé salarié.
  • Priorisez la protection du patrimoine et la gouvernance: EI “nouvelle formule”, EURL/SARL, SASU/SAS.
  • Vérifiez les seuils (micro, TVA) et les impacts paie/dividendes avant de signer les statuts.
  • Formalisez correctement (INPI, annonces légales, RBE) et sécurisez avec un expert-comptable restauration.

Comprendre les options juridiques en restauration

Les statuts principaux en 2025

  • Entrepreneur individuel (EI): statut simplifié. Possible sous régime micro-BIC ou au réel. Depuis 2022, séparation automatique du patrimoine pro/perso de l’entrepreneur individuel.
  • EURL (SARL à associé unique): société commerciale unipersonnelle, dirigeant TNS, fiscalité IS (par défaut) avec option IR possible sous conditions et durée.
  • SARL: société à 2 associés ou plus, cadre juridique protecteur et connu, gérance majoritaire TNS, minoritaire/égalitaire assimilé salarié.
  • SASU: société unipersonnelle, président assimilé salarié (pas d’assurance chômage), grande souplesse statutaire, IS par défaut (option IR temporaire possible).
  • SAS: société par actions à plusieurs associés, idéale si entrée d’investisseurs et besoin de variabilité du capital.

Pour une vue synthétique des formes et de leurs implications, vous pouvez consulter le dossier officiel “Choisir la forme juridique de son entreprise” sur service-public.fr.

Notions-clés à connaître avant d’ouvrir

  • Responsabilité: limitée aux apports en société (EURL/SARL/SASU/SAS). En EI, patrimoine professionnel séparé du personnel depuis 2022, mais vigilance en cas de faute de gestion.
  • Fiscalité des bénéfices:
  • IR possible en EI (micro ou réel) et, sur option limitée, en EURL/SARL/SASU/SAS.
  • IS par défaut en sociétés (EURL/SARL/SASU/SAS), utile pour lisser la fiscalité et réinvestir.
  • Régime social du dirigeant:
  • TNS (travailleur non salarié): gérant majoritaire EURL/SARL, EI. Cotisations généralement plus faibles, protection différente. Références sur Urssaf.
  • Assimilé salarié: président de SASU/SAS, gérant minoritaire/égalitaire de SARL. Cotisations plus élevées, meilleure couverture retraite/santé hors chômage.
  • Seuils micro et TVA: la restauration (ventes à consommer sur place) relève du micro-BIC “ventes”. Seuils de chiffre d’affaires du régime micro-BIC en vigueur consultables sur service-public.fr. Pour la franchise en base de TVA, vérifiez les seuils actualisés sur service-public.fr.

Astuce: en restauration, la gestion de la TVA, des pourboires et des CDD extras peut orienter le choix du statut. Anticipez ces sujets dès le business plan pour éviter les mauvaises surprises.

Comparer les statuts pour un restaurant

Quel statut pour mon restaurant ? Le comparatif essentiel

Critère EI (micro) EI (réel) EURL SARL SASU SAS
Responsabilité Patrimoine pro séparé (depuis 2022) Patrimoine pro séparé Limitée aux apports Limitée aux apports Limitée aux apports Limitée aux apports
Fiscalité par défaut IR micro-BIC IR réel IS IS IS IS
Option IR N/A (déjà IR) N/A (déjà IR) Possible (durée/conditions) Possible (durée/conditions) Possible (temporaire) Possible (temporaire)
Régime social dirigeant TNS TNS Gérant TNS TNS si majoritaire / assimilé salarié sinon Assimilé salarié (président) Assimilé salarié (président)
Dividendes et cotisations N/A N/A Part des dividendes soumis cotisations au-delà d’un seuil Idem EURL pour gérant majoritaire Dividendes hors cotisations sociales (prélèvements sociaux + IR) Idem SASU
Souplesse des statuts Très simple Simple Encadrement légal fort Encadrement légal fort Très souple Très souple
Coût et formalités Très léger Léger Moyen Moyen Moyen/élevé Élevé si pactes/levées
Pour qui ? Test de concept/food truck CA modéré Solo avec charges réelles et investissements Solo avec IS, amortissements, rémunération TNS Duo/équipe stable, cadre protecteur Solo voulant une bonne couverture sociale Projet scalable/investisseurs

Pour approfondir, consultez aussi le comparateur de statuts de Bpifrance Création.

Choisir en 5 étapes pragmatiques

1) Clarifiez votre projet et votre risque

  • Seul et petit investissement? EI micro ou EI réel pour démarrer rapidement.
  • Matériel de cuisine coûteux, bail commercial, emprunts? Privilégiez la responsabilité limitée (EURL/SARL/SASU/SAS).
  • Volonté d’associer un chef, un investisseur, un partenaire? Préférez SARL (cadre protecteur) ou SAS (souplesse et entrées/sorties d’associés facilitées).

2) Calibrez chiffre d’affaires et fiscalité

  • Si votre CA prévisionnel reste sous les seuils micro-BIC “ventes”, le régime micro peut simplifier la gestion au démarrage. Vérifiez les seuils à jour sur service-public.fr.
  • Si vous avez des charges lourdes (salaires, loyers, amortissements cuisine), le réel (EI réel ou IS en société) est souvent plus pertinent pour déduire au plus juste.
  • Anticipez la TVA: franchise ou non, taux (10% en salle, 5,5% sur certains produits, 20% alcool). Règles et seuils TVA sur service-public.fr.

3) Choisissez votre protection sociale et votre mode de rémunération

  • TNS: coût de cotisations généralement plus faible, mais couverture différente; intéressant pour optimiser la trésorerie au lancement. Informations de référence: Urssaf – Indépendant.
  • Assimilé salarié: meilleure protection, charges plus élevées; plus confortable pour vous et plus lisible pour les banques en cas de rémunération stable.
  • Dividendes: en SAS/SASU, les dividendes ne supportent pas de cotisations sociales (mais prélèvements sociaux + IR). En EURL/SARL, une partie peut entrer dans l’assiette sociale du gérant majoritaire. Voir les précisions sur service-public.fr.

4) Gouvernance et financement

  • SARL: règles encadrées, idéal pour associés opérationnels (chef, gérant de salle). Pactes possibles mais moins souple que SAS.
  • SAS: statuts personnalisables, bons véhicules pour levées de fonds, BSPCE/stock-options, pactes d’associés.
  • EURL/SASU: parfait pour démarrer seul. La transformation ultérieure (en SARL/SAS) est possible si le projet grandit.

5) Protection du patrimoine et transmission

  • L’entrepreneur individuel bénéficie depuis 2022 d’une protection du patrimoine personnel par séparation automatique; détails sur service-public.fr.
  • Les sociétés limitent la responsabilité aux apports et facilitent cession/transmission (parts sociales ou actions). Références juridiques: Legifrance – Code de commerce.

Cas pratiques: quel statut selon votre scénario ?

Food truck solo, budget serré

Vous testez un concept de street-food avec un investissement limité et un CA prévisionnel modéré. EI micro-BIC est souvent idéal: formalités allégées, compta simplifiée, franchise de TVA possible selon le CA. Attention toutefois à la non-déduction des charges réelles: si vos coûts d’achat/essence/matériel augmentent, basculez au réel. Pour un accompagnement dès le business plan, découvrez nos services spécialisés.

Bistrot de quartier à deux associés

Vous ouvrez avec un associé exploitant, partagez les décisions et la paie. La SARL offre un cadre clair (gérance, quorum, agrément des parts) et sécurise la relation. Le gérant majoritaire relève du régime TNS, avantageux sur la trésorerie. IS par défaut, possibilité de se verser une rémunération régulière. Pour cadrer la répartition des rôles, prévoyez un pacte d’associés.

Concept scalable avec investisseurs

Vous visez plusieurs établissements, une marque, du digital et potentiellement des levées. La SAS (ou SASU au départ) est souvent la plus adaptée: gouvernance flexible, entrée d’investisseurs facilitée, attribution d’actions de performance. Président assimilé salarié. Anticipez la structuration groupe (holding, filiales) avec un expert. Contactez notre équipe pour un avis chiffré via la demande de devis.

Reprise d’un fonds de commerce avec endettement

Vous reprenez un restaurant existant, avec dette bancaire et travaux. L’IS en société (EURL/SARL/SASU/SAS) permet d’amortir et de piloter la charge fiscale. La responsabilité limitée rassure les partenaires. Selon votre rémunération cible et votre appétence au cadre légal, arbitrez entre gérance TNS (EURL/SARL) et présidence assimilé salarié (SASU/SAS). Parlez-en avec un spécialiste du secteur comme Compta Resto.

Formalités et coûts de création: l’essentiel

  • Dépôt du capital (sociétés), rédaction des statuts, publication de l’avis dans un support habilité, immatriculation via le guichet unique géré par l’INPI: formalites.entreprises.gouv.fr.
  • Registre des bénéficiaires effectifs (RBE), options fiscales (IR/IS), affiliation aux caisses sociales et ouverture d’un compte professionnel.
  • Obligations spécifiques restauration: permis d’exploitation (alcool), formation hygiène HACCP, déclaration d’ouverture. Consultez les démarches sur service-public.fr.
  • Budget prévisionnel: au-delà des frais légaux, anticipez l’accompagnement comptable/social et les outils de caisse certifiés.

Pour un parcours sans faute, découvrez l’approche sur-mesure de notre cabinet sur la page À propos.

Erreurs fréquentes à éviter

  • Choisir le micro par défaut alors que vos charges réelles sont élevées: vous risquez de surpayer l’impôt.
  • Sous-estimer l’impact de la TVA et des pourboires sur la marge.
  • Négliger la protection sociale du dirigeant (arrêt maladie, retraite) au profit d’économies court terme.
  • Rédiger des statuts “standard” en SAS sans prévoir les cas d’entrée/sortie d’associés.
  • Oublier les options fiscales dans les délais (option IR/IS) ou les formalités INPI/RBE.

FAQ

Quel statut pour ouvrir un petit restaurant seul en 2025 ?

Si vous démarrez seul avec un investissement raisonnable, deux voies dominent: EI micro-BIC pour tester vite (compta allégée, seuils à vérifier sur service-public.fr) ou EI réel/EURL/SASU si vous avez des charges importantes (loyer, salaires, amortissements). L’EURL offre l’IS et une rémunération TNS, utile pour optimiser la trésorerie; la SASU apporte une protection sociale de type salarié. Le bon choix dépend de votre marge, de votre besoin de rémunération et de votre tolérance au risque. Un prévisionnel chiffré est déterminant.

Micro-entreprise et restaurant: est-ce vraiment adapté ?

Oui pour tester un concept simple avec un CA contenu, mais attention: en micro, vous ne déduisez pas vos charges réelles. Or la restauration supporte des coûts élevés (denrées, personnel, énergie, matériel). Dès que vos charges dépassent l’abattement forfaitaire, le réel devient plus pertinent. Vérifiez les seuils micro-BIC “ventes” et la franchise de TVA sur service-public.fr et adaptez rapidement votre régime si le CA grimpe.

SARL ou SAS pour un restaurant à plusieurs associés ?

La SARL convient aux équipes stables qui cherchent un cadre juridique protecteur et clair. Le gérant majoritaire relève du régime TNS, intéressant côté trésorerie. La SAS est plus souple (statuts, entrée d’investisseurs, actions de préférence), avec un président assimilé salarié. Si vous prévoyez des levées de fonds ou une forte évolutivité, la SAS est souvent préférable. Si vous privilégiez la simplicité et la stabilité, la SARL est un excellent choix. Un pacte d’associés est recommandé dans les deux cas.

Puis-je changer de statut après l’ouverture ?

Oui. Vous pouvez passer d’EI à société, transformer une EURL en SARL, une SASU en SAS, etc. La transformation a des impacts fiscaux, sociaux et juridiques (valorisation, droits d’enregistrement, continuité des contrats). L’anticipation dans les statuts et un accompagnement par un expert-comptable/avocat limitent les frictions. Les démarches passent par le guichet unique de l’INPI: formalites.entreprises.gouv.fr. Le moment opportun se décide au regard du CA, de la marge et des besoins de financement.

Quelles sont les formalités spécifiques à la restauration ?

Au-delà de l’immatriculation, vous devez gérer le permis d’exploitation (en cas de vente d’alcool), la formation hygiène (HACCP), les affichages obligatoires, la gestion des pourboires, et la conformité de la caisse. Les règles évoluent: consultez les fiches officielles sur service-public.fr et, pour la paie (extras, coupures, heures de nuit), appuyez-vous sur un cabinet spécialisé. Nos offres dédiées sont détaillées ici: Nos services.

À retenir

  • Le bon statut dépend de votre modèle économique, de vos charges et de vos objectifs de croissance.
  • EI pour démarrer rapidement; EURL/SARL pour un cadre protecteur; SASU/SAS pour la souplesse et l’accueil d’investisseurs.
  • Anticipez fiscalité (IR/IS, TVA), régime social (TNS vs assimilé salarié) et dividendes.
  • Vérifiez les seuils micro/TVA et vos besoins de protection sociale avant d’opter.
  • Des statuts bien rédigés évitent des conflits coûteux entre associés.
  • Passez à l’action: échangez avec un spécialiste restauration. Demandez un premier avis chiffré via notre demande de devis ou découvrez Compta Resto et notre approche.